par Christian Duval

Chacun d’entre nous trimbale avec lui un « clone  psychique» de lui-même, celui-ci, tel un fantôme du passé est élaboré à partir des mémoires des vécus incarnationnels. Il porte toutes les blessures, souffrances, qualités et défauts hérités de nos aventures passées. Lorsque nous entrons en relation avec une autre personne, c’est le clone de celle-ci qui entre en relation avec notre propre clone. Les blessures réciproques non cicatrisées,  de l’un et de l’autre, s’ouvrent à nouveau et un combat perpétuel s’actualise dans l’astral.

Chacun sort ses armes, y va de ses arguments. Le combat est invisible mais bien réel.Cela s’accomplit dans toutes nos relations. Dés qu’on est « deux », le combat commence. Il y en a toujours un qui veut avoir raison ou dominer, et sort les arguments fournis par son Ego. C’est ainsi qu’on se retrouve tantôt victime, tantôt bourreau et l’on est engagé dans un conflit qu’on n’avait pas demandé.

Dés qu’on sort dans la rue, avec une conviction bien ancrée dans la conscience, celle-ci s’active dés qu’on rencontre une tierce personne et le combat d’opinions, d’idées de croyances commence. On en ressort épuisé et une fois le calme revenu, on se demande bien comment on a pu se laisser embarquer dans ce conflit, et on en éprouve souvent de la honte, de la culpabilité, de la colère vis-à-vis de soi quand on se rappelle ce qu’on a pu dire à l’autre.

Tant que nous nous laissons « posséder » par ce clone du passé, nous revivons des scénarios identiques. Ce « fantôme » nous envahit, prend possession de notre temple- corps et œuvrant à travers nous maintient dans l’illusion, dans un faux présent réactualisant un passé qui n’a plus lieu d’être. Celui-ci est rendu actif par notre Ego, qui, tel un seigneur installé dans sa forteresse de savoirs, de préjugés, d’arguments convaincants, de justificatifs, nourrit ce clone fantomatique qui vit à travers nous et nous «vide en énergie vitale ».  On a beau faire attention, il suffit de si peu pour réveiller une blessure émotionnelle mal cicatrisée ; un mot de trop, une allusion mal comprise, une blessure d’amour propre et le fantôme se réveille.

 

A chaque combat, le « clone » se renforce, devient plus puissant. Il se nourrit de colères, de préjugés, de rancunes. Il ne connait pas le pardon, il le rejette car il sait que celui-ci peut le dissoudre, le désintégrer, le faire disparaître.

Les « scènes de ménage »
Le processus de « lutte » s’actualise encore plus fortement dans les relations de couple. Chaque  partenaire défend ses points de vue, ses opinions, sort ses justifications, cherche à avoir le dernier mot. Il y a toujours un dominant et un dominé. Les « fantômes » des deux partenaires s’en donnent à cœur joie tandis que les Âmes de ceux-ci souffrent le martyre.  Chaque conflit augmente la souffrance. Dés qu’un des deux cherche à modeler l’autre, le combat commence.

Le scénario se met en place dés que les deux « acteurs » font le choix d’une vie commune. Pour plaire à l’autre, chacun met un masque, pour que le fantôme du passé ne se révèle pas. c’est là qu’entrent en jeux les mensonges, les non- dits, les interprétations faussées suite à ces non- dits, les manques de franchise, l’anticipation de ce que l’autre peut penser, l’interprétation de ce que l’autre nous dit, la digestion de colères rentrées, l’incapacité de s’exprimer clairement. Cela prépare la confrontation et puis chacun souffrant de ne pas être aimé pour ce qu’il est mais pour ce que l’autre veut qu’il soit, finit par laisser le « fantôme »resurgir et il suffit d’une phrase, d’un mot, d’un quiproquo pour que le conflit éclate.

Les deux « clones fantomatiques » se mettent à l’œuvre. Les deux époux s’entredéchirent, oublient les bons moments vécus ensemble et ne se souviennent de ce qui les a blessés. Le « démon intérieur » de chacun donne vie au fantôme du passé et c’est le carnage.  Une fois la paix revenue, les deux époux n’en reviennent pas des horreurs qui se sont échangées. Hébétés, ils se regardent, ne savent plus quoi dire. S’il demeure entre eux un sentiment d’amour qui n’a pas été épuisé, ils se prennent dans les bras, se disent pardon, se promettent de ne plus recommencer, et se réconcilient sur l’oreiller. Mais parfois, le combat est tellement violent que le sentiment de colère ressenti empêche toute réconciliation, et s’installe entre les deux partenaires une ombre qui va polluer l’ambiance quotidienne et finir par provoquer une séparation à plus ou moins long terme.

Tant que nous nous laissons dominer par ces fantômes du passé, nous sommes embarqués dans ce genre de situation. Et après la rupture, nous pensons être libérés mais ce n’est qu’une illusion car le fantôme non éradiqué, demeure toujours installé en nous et attend son heure.

Voici l’exemple d’une situation :
Une femme ayant vécu une enfance dominée par un père exigeant supporte mal la domination masculine, elle en garde une mauvaise image. Sans s’en rendre compte elle est attirée par un homme qui sous une apparence affable, lui parait idéal.

Cet homme à vécu une enfance difficile à cause d’une mère nerveuse, angoissée qui se met facilement en réaction pour un oui ou un non. Enfant, il lui était impossible d’être lui-même sans avoir à craindre les foudres maternelles et il en a développé un caractère docile, mettant mal en point son aspect viril.

Les  deux partenaires, ignorant tout de leur passé respectif ,se mettent en couple. L’homme, portant en lui les mémoires de sa mère veille à ne pas « énerver son épouse » il prend des gants, veille à ses mots, et comme il perçoit que sa compagne est quelque peu inhibée, qu’elle n’ose guère exprimer ses émotions (à cause du traumatisme d’enfance, mais lui ne le sait pas) essaie de la booster en lui vantant ses qualités et talents. Il lui dit par exemple «  c’est dommage que tu te contentes de faire ce boulot qui ne te plait pas, tu es super douée pour écrire et tu pourrais mieux gagner ta  vie, je sais que tu es talentueuse »

Mais voici ce qu’elle entend : «  tu es une pauvre femme qui se contente de faire un boulot de m. alors que si tu te bougeais un peu les fesses, tu pourrais écrire, gagner mieux ta vie et cela améliorerait les conditions matérielles du foyer, mais tu es trop feignante pour te mettre au boulot ».

Elle voudrait répondre, mais n’arrive pas à exprimer ses émotions car elle a peur des réactions de son mari. Elle pense que celui-ci réagira comme le faisait son père lorsqu’elle était enfant. Cela réveille son fantôme (celui qui porte les traces de ce traumatisme) et elle perd le contrôle de sa personnalité. Le mari qui sent bien que quelque chose ne va pas, que sa bonne intention à été mal comprise l’incite à s’exprimer, à dire ce qui ne va pas. Mais elle ne le fait pas, elle devient nerveuse, son sourire disparaît et est remplacé par un masque de souffrance. Elle ne voit plus son mari mais le fantôme de son père à travers lui. Et le mari ne comprend pas. Mais cela réveille en lui le souvenir de sa mère et lui  à son tour se fait envahir par le fantôme de son enfance. Il ne voit plus sa femme, il voit sa mère à travers elle.  Il ne maîtrise plus rien.

Plus il argumente, plus ses mots sont interprétés par le fantôme qui à pris possession de son épouse. Les deux partenaires sont ainsi emportés dans un scénario dont ils n’ont aucune maîtrise. Ils sont remplacés par les fantômes  qui entrent en lice pour se combattre.    Plus l’homme essaie d’argumenter, plus ses mots sont interprétés comme flèches blessantes et plus il insiste, pire cela est. De ces expériences, les deux époux ressortent épuisés.

Il suffit de si peu pour réveiller les clones fantomatiques. Alors l’homme fait attention à ses mots, il surveille tout ce qu’il dit et peu  à peu s’éloigne de sa vraie nature, il reste tendu, a peur de mal dire, se culpabilise dès qu’un de ses mots est mal interprété. La femme fait de même, elle n’ose pas dire ce dont elle à besoin, par peur de la « réaction de son époux » qu’elle confond avec son père, même s’il n’en a pas la même apparence. Chacun des époux s’éloigne peu à peu de son authenticité, le sentiment d’amour s’étiole, chacun ne sait plus qui il est. La séparation s’avère inéluctable. Mais tout n’est pas fini pour autant.

Quelques temps plus tard, chacun de son côté, fait une nouvelle rencontre, pensant que cette fois-ci tout allait être parfait. Mais c’est loin d’être le cas, car la loi de résonance étant omniprésente, les deux partenaires qui s’attirent ont  des blessures identiques à guérir ensemble.

Mais tant que les fantômes du passé ne sont pas éradiqués, le scénario antérieur se reproduit. Ainsi le « fantôme » du vécu de la dernière relation à tôt fait de se réveiller chez l’un et l’autre. Et les deux partenaires qui croyaient vivre une belle idylle se retrouvent dans la même situation qu’antérieurement. L’Homme finit par se demander pourquoi il rencontre toujours des femmes du même acabit (il pense qu’il est victime d’un sort de malchance) et la femme pense exactement la même chose.

Ainsi lorsqu’une scène de ménage s’actualise à nouveau, l’âme des deux partenaires est à nouveau mise de côté et ce sont les deux « fantômes » qui resurgissant, mènent la danse. Et ce genre de situation peut se reproduire une fois, dix fois, cent fois, mille fois pendant une multitude de vies. Tant que le « fantôme du passé » interfère dans le présent de chacun, les conflits se perpétuent.

A suivre…. Wydyr


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Christian Duval

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