par Ozalee

Ça se précipite. Ça part dans tous les sens. Tu sens le goût de renouveau, pourtant point de direction. Cela peut être déroutant. Mais n’est-ce pas le propre de tout changement? Nous parlons de grands changements. Pas ceux qui flottent en surface. Ceux qui prennent racine si loin, que tu n’en distingues pas la fondation. Ça donne le vertige? On espère bien. On l’espère, afin que tu reviennes un peu plus sur terre. Que tu t’incarnes un peu plus dans ton corps. Parce-que l’esprit peut être fort. L’esprit peut se laisser tourner en bourrique par cette envie d’avancer, ici, maintenant, tout de suite! Mais y a-t-il réellement urgence? N’as-tu pas remarqué le changement de rythme dans ton corps lui-même? Non? Écoute plus attentivement. Oui, pour ça il te faut lâcher l’accélérateur. Nous savons comme c’est jouissif quand on se sent bloqué et que “hop” quelque chose semble s’être débloqué. Tout seul. Sourire. Bien sûr que ces choses là ne bougent pas toutes seules. Bien sûr que cela vient d’un élan intérieur. Mais lui as-tu laissé de la place pour qu’il s’exprime? Et maintenant qu’il s’exprime, arrives-tu à lâcher prise, ou t’es-tu agrippé illico au volant pour recommencer comme avant? Tu te souviens, on en parlait la dernière fois ensemble. Les choses ne peuvent plus être comme avant. Tu ne le peux plus. C’est comme ça.

 

Ça peut faire peur. Et chacun réagit comme il peut à la peur. Certains restent tétanisés. Comme on ne sait pas où aller, on ne bouge surtout plus. Pourtant le temps est propice aux essais. Alors que fais-tu? D’autres au contraire fuient. À travers des activités (nouvelles bien sûr). À travers des tâches à faire (nombreuses, c’est mieux). À travers un rythme qui les violente (parce-qu’il faut faire les choses vite, c’est toujours mieux). Sans parler de la fuite par l’information, par les idées, par le monde du subtil. Mais qu’en est-il réellement de ce monde-là? Vis-tu? Ou consommes-tu? Est-ce que tu te nourris, ou est-ce que tu te remplis? Ce n’est pas pareil. Il y a une différence. Et c’est cette différence qui s’éclaire actuellement. Cette différence qui a toujours été là à l’origine. Qu’as-tu toujours fuis qui ne te lâche plus? Si ce n’est toi-même?

 

Facile à dire? Bien sûr! Mais nous savons comme c’est difficile à appréhender. Tu as beau prendre un miroir et te regarder, tu as du mal à dire ce que tu vois. C’est naturel. Il y a un temps où les idées fusent et où tu les essayes. Il y en aura un autre pour définir, tailler, magnifier. Chaque chose a son propre rythme. Même toi. Observe ta vie. Des périodes où“rien ne se passe”. Rien ne se passe extérieurement. D’autres, où tout se passe, au point que tu vas nous parler du “flow” (jolie expression), que tu n’as qu’à te laisser guider. Et puis? N’est-ce pas toujours ainsi? Sauf qu’il est plus facile d’entendre les vagues contre le rocher, qu’être les vagues elles-mêmes. Parce-que oui, le mouvement est toujours là. Parfois il peut être intérieur. N’est-ce pas ce que sont tes pensées? Du mouvement informatif? Pas toujours constructif, mais présent? Et toi, l’es-tu? Présent à toi, pour toi? Qu’est-ce qui accapare ton attention? Qu’est-ce qui vient déloger tes émotions pour mieux parvenir à te voir. Dans ce fameux miroir. Ce dernier n’est pas extérieur à toi. L’autre te voit à travers son filtre. D’ailleurs as-tu remarqué comme c’est intéressant d’écouter les autres te parler d’eux quand il te parle de toi? Non? Ce n’est pas le sujet. Ce miroir est intérieur. Il ne peut s’appuyer que sur ta vision interne. Celle qui te rappelle que oui, tu as toujours été différent et c’est ta plus grande vulnérabilité. Raison pour laquelle tu as tenté de l’étouffer, de la cacher, de l’amoindrir. Et aujourd’hui tu cours après ce qui a toujours été là. Ce qui n’a pas besoin que tu en ajoutes (si tu remplis) mais au contraire que tu crées de l’espace (en nourrissant).

Tu sais ce qu’on dit à ce sujet? On mange quand on a faim. Pour ça, il n’y a que la connexion à ton corps, et donc à ton âme, qui te permettront de prendre conscience quand c’est le signal de la faim et non une échappatoire.

Nous te faisons confiance tu sais. S’entame un cycle de renaissance ici. Es-tu prêt à toucher à ton individualité? Es-tu prêt à prendre place, tel que tu es, dans la grande humanité?

Auteur: Farah Sahbi – Ozalee

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