Par Philippe François
Dans les méandres d’un monde tridimensionnel coupé de la Source, la spiritualité telle qu’elle est souvent pratiquée ne reflète pas la lumière de l’Esprit. Être éveillé à une forme de spiritualité ne signifie pas nécessairement s’ouvrir à la lumière véritable, celle de l’unité et de l’Esprit. Trop souvent, les âmes se perdent dans des croyances, des illusions et des chemins qui les éloignent de leur essence profonde.
Nombre d’enseignements spirituels se fondent sur les émotions, cherchant à provoquer des états exaltés qui donnent l’illusion d’un éveil. Pourtant, l’émotion, aussi intense soit-elle, reste une vibration lourde, ancrée dans la personnalité et le mental. Elle ne saurait être confondue avec un état de grâce ou une véritable élévation spirituelle. Au contraire, elle nourrit souvent un monde chimérique, une lumière falsifiée, parfois appelée luciférienne, qui n’a rien à voir avec la lumière pure de l’unité.
L’orgueil spirituel, déguisé en fausse humilité, est également un piège subtil. Combien d’âmes revendiquent une spiritualité pour obtenir des privilèges ou un semblant de sens à leur existence, tout en restant enfermées dans la matrice de l’illusion ? La vraie vie, celle de l’Esprit, n’est pas ici, dans ces jeux de l’ego.
Il est essentiel de distinguer la spiritualité authentique, celle qui s’ouvre à l’inconnu et à la lumière, de la spiritualité mentale, prisonnière des concepts et des dogmes. Dire « Je Suis » n’est pas la même chose que vivre « Je Suis ». La peur de l’inconnu, profondément inscrite en chaque être, est un obstacle majeur. Le mental, construit sur le passé, redoute la nouveauté, car elle menace son contrôle. Pourtant, c’est dans cette nouveauté, dans cet inconnu, que réside la liberté véritable.
La spiritualité qui ose explorer, à travers la Présence, d’autres dimensions et d’autres consciences, fait naître une peur naturelle. Mais cette peur n’appartient pas à l’âme ; elle est l’expression du mental, terrifié à l’idée de perdre ses repères. La Lumière, dans sa pureté, n’induit jamais la peur. Cependant, au sein de la densité, la rencontre avec cette Lumière peut provoquer une résistance, une peur de l’inconnu, car le passé sait qu’il ne pourra dominer ce qui émerge de nouveau.
Aujourd’hui, l’appel de la Lumière est plus puissant que jamais. Chaque jour, une intensité croissante de Lumière est délivrée, éveillant en de nombreux êtres une soif profonde, un élan vers ce qui est complet, vers ce qui remplit le vide. Les vies dépourvues de Lumière, aussi brillantes qu’elles puissent sembler, restent pâles. Beaucoup, sans même le voir, sont englués dans des enseignements falsifiés, cherchant à l’extérieur ce qui ne peut être trouvé qu’à l’intérieur.
La reconnexion à la Lumière demande un abandon total, un don de soi, à l’image de la planète et du Soleil, qui sont eux-mêmes un don. Être Absolu, c’est laisser disparaître toutes les croyances, surtout celles qui concernent le spirituel. Ce n’est que lorsque toutes les connaissances de ce monde – qu’elles soient énergétiques, religieuses ou spirituelles – s’effacent, que l’on devient véritablement ce que l’on Est.
L’âme, en tant qu’interface entre la matière et l’Esprit, joue un rôle clé. Elle peut être tournée vers la densité et la personnalité, ou se retourner vers l’Esprit, changeant ainsi de polarité. Ce retournement n’est pas une disparition, mais une réorientation profonde. Pour beaucoup, il se manifeste par de nouvelles perceptions, des expériences sensibles, et une irruption de l’inconnu, qui est en réalité l’irradiation de la Lumière.
Ce processus, bien que parfois déstabilisant, est une invitation à vivre pleinement l’Esprit. Il peut se traduire par des moments de joie spontanée, des états de silence intérieur, ou encore une dissolution progressive des besoins et des attachements matériels. Lorsque l’âme se rend à l’Esprit, la conscience pure émerge, révélant la vérité éternelle.
Heureusement, il existe aussi une voie directe, une voie de simplicité et de spontanéité, accessible à ceux qui, sans même parler de spiritualité, se libèrent naturellement. Cette voie, de plus en plus ouverte, touche même les cœurs les plus simples, ceux qui ont su préserver leur âme d’enfant, leur innocence et leur humilité.
La Lumière ne juge pas, elle console. Elle apporte la paix et la liberté totale de la conscience, au-delà de toute histoire, de toute religion, de toute séparation. En ces temps, nombreux sont ceux qui vivent des baptêmes de Lumière, des appels intérieurs, sans même les avoir cherchés. Car l’Amour, dans sa vérité, ne connaît ni race, ni dogme, ni frontière. Il ne reconnaît que lui-même.
Alors, osons accueillir la Lumière sans condition, osons transcender la peur, et laissons la Grâce opérer. Car c’est en disparaissant à nous-mêmes, en laissant le mental et la personnalité s’effacer, que nous permettons à la Lumière de s’incarner pleinement, ouvrant ainsi la porte à l’Infinie Présence.
Source : https://philippefrancois.com/