Les jours passent aussi vite que le temps paraît long quand seul le silence avance.

Par Magali Roques

 

Nous sommes nombreux, en ces jours, à ressentir une suspension du temps et de notre être entre deux mondes.

 

Nous nous trouvons sous l’emprise d’une impression d’avoir escaladé durant plusieurs années une paroi rocheuse remplie d’aspérités nous permettant d’ascensionner, qui, tout à coup, devient lisse.

Notre esprit n’a aucune visibilité car rien n’apparaît pour se hisser ou se glisser vers la partie qui est éclairée pourtant il sait que c’est là qu’il doit aller.

 

Seule la partie déjà dépassée présente des repères. Cependant, redescendre serait évidemment incohérent. Malgré tout, notre esprit a tendance à voyager dans le passé en recherche de la mémoire du connu mais il a suffisamment analysé son parcours pour ne plus s’y attarder. Les libérations effectuées ont été suffisamment intenses, fatigantes voire violentes pour que l’envie de s’en détacher désormais soit aussi saine qu’un baume cicatrisant. Il est certain qu’explorer encore ce monde d’en bas est inenvisageable, sauf que rien n’apparaît vraiment pour nous montrer le chemin du monde plus haut pour l’instant.

 

L’être est suspendu ici comme le temps semble l’être aussi.

 

Nous avons durant la fin de l’année 2020 eu des aperçus merveilleux de la vie d’après mais nous avons été également tellement secoués que nous pouvons conscientiser cette suspension comme un moment d’essentielle purification. En effet, c’est le temps du silence que nous traversons. Ce silence qui lave et nettoie les dernières impuretés remuées par toutes ces vagues accélérées de libérations de nos êtres.

 

Pour nous rassurer et garder la foi en un avenir meilleur, en attendant de trouver l’insouciance en conscience dans la sagesse de l’évolution, nous pouvons analyser cette situation en nous voyant stoppés entre deux mondes et contraints, pour notre bien, d’utiliser cet instant présent figé comme un temps de purification par le silence. Le silence que nous parvenons à apprécier dans nos esprits. Ce silence à considérer comme une félicité car il sait taire le mental tourné vers le passé et rendre muet le mental qui se projetterait dans le futur forcément en s’illusionnant puisque : Seul Le Temps nous Parlera.

 

Ce texte canalisé peut aider à l’acceptation de la sagesse du juste moment pour redémarrer.

 

Le regard du Silence

J’ai regardé le silence

Quand le monde s’est éteint

Les enseignes des magasins

Et personne sur les chemins

Je l’ai écouté

Quand le monde s’est arrêté

Les bruits des moteurs

Et les battements de certains cœurs

Qu’il est grand ce silence
 !

Il avance à pas lents il surprend

Douce danse, violence du pouvoir du temps

J’ai regardé le silence

Quand tout s’est enfermé

Les accès aux foyers

Et les cahiers des écoliers

Je l’ai écouté

Quand il m’a envouté(e)

Au rythme incessant des battements du Néant

Qu’il est grand ce silence
 !

Il avance à pas lents il surprend

Douce violence, danse de la Vérité du temps

Face aux angoisses du passé au présent ressasse

Au crépuscule de ses yeux de rapace

Face aux espoirs déçus, à nos ailes déchues

La lumière des meurtrières, la lueur de nos cœurs

Le gouffre de la mort, l’essence de nos sens,

Et l’étincelle luisante de la renaissance

J’ai regardé le silence et j’ai compris

C’est quand tout semble fini qu’on commence une nouvelle vie.

Magali ROQUES

copyright 86M41L3

Sources:

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