Par Foelia

Bonjour Loya !

À la fin de notre dernière entrevue, tu as ouvert la porte sur un concept que je souhaiterais creuser avec toi : l’alchimie psychique. Tu disais que l’énergie de l’ombre pouvait être convertie en lumière. J’aimerais comprendre comment.

Volontiers, Foelia. Je vais te montrer ce que j’en comprends moi-même, le mieux possible.

L’ombre n’existe que comme une épaisse couche de mémoire endormie, qui fait obstacle à la lumière limpide. Mais en réalité, si nous pouvions la regarder au microscope, elle est constituée d’une immensité de grains de lumière désordonnés, solidifiés.

Le charbon est mémoire, tout autant que le diamant. L’un est désordonné est absorbe la lumière, l’autre possède un réseau cristallin translucide. L’ombre, dans ma perception, c’est cela : une bouillie d’énergie informe qui fait obstacle aux courants de lumière qui parcourent le cosmos. Elle est utilisée comme matière première par certains êtres, afin de bâtir leurs univers, sur lesquels ils peuvent ensuite régner. L’ombre peut s’organiser par paquets de matière désorganisée. C’est un peu étonnant comme énoncé, mais c’est vraiment ça. Elle se structure comme ça.

Quand je parle de lumière, je parle de conscience. L’ombre est une mémoire qui a perdu la conscience, ou une conscience qui a perdu la mémoire. Mais dans tous les cas, sa constitution véritable, au niveau élémentaire, est bien lumineuse. L’ombre n’est pas différente, dans sa nature profonde, de la lumière.

Ce que tu dis à propos de l’ombre me fait simplement penser à la matière.

Oui. Dans votre manière de voir, c’est la même chose. C’est l’autre pôle de la pile. Ce qui compte, c’est que vous ressentiez que ce qui fait l’ombre ou la lumière ne se joue pas dans la nature élémentaire, mais dans la conformation plus ou moins consciente que prennent les éléments. Cela dépend de l’échelle à laquelle on regarde.

Au niveau atomique, vous ne voyez que des atomes. Au niveau moléculaire, vous voyez soit des atomes qui s’organisent pour former des molécules ou des assemblages particuliers, soit des atomes désorganisés, comme une bouillie sans forme. Tout tient à l’organisation des particules, et cette organisation tient à la conscience qui les habite. Voilà qui sépare le cosmos en deux grands pôles : la conscience et l’inconscience, et un gradient entre les deux : le subconscient et son dégradé infini, le tout dépendant de la position de l’observateur.

Ainsi, il y a autant d’énergie intrinsèque dans un diamant que dans un charbon de même masse. C’est ainsi que l’ombre possède sa propre énergie intrinsèque mais ne peut l’exploiter que sous la forme d’une fission, d’une destruction. Les états cristallins peuvent conduire plus d’énergie, mais n’en contiennent intrinsèquement pas plus.

D’où provient l’énergie qui est conduite à travers les états cristallins ?

Donner une provenance serait faire le jeu de l’espace et du temps. Or, l’énergie conduite dans les arrangements cristallins est celle qui soutient tout l’univers, avant qu’il ne se recroqueville en espace-temps.

Bon bon, je ne pensais pas que ça irait si loin. C’est le côté psychique qui m’intéressait surtout.

Nous y arrivons, mais comme tu le sais, nous devons nous promener un peu dans une compréhension plus large afin que tu puisses saisir un tout petit peu plus de ce qui t’intéresse. Je ne t’emmène pas par ici pour rien. C’est pour mieux te montrer maintenant que lorsque l’ombre a une intention, lorsque l’ombre s’organise dans un but, elle bénéficie tout autant de cette énergie primordiale qu’on appelle l’attention. Et cette attention que vous donne l’ombre peut être aussi puissante que l’attention que peut vous donner la lumière.

L’intention des êtres qui évoluent à l’ombre est de maintenir une homéostasie dans leurs mondes. Ils ne supportent pas la lumière, puisqu’elle détruit leurs créations. L’emprise, le pouvoir, la domination, ne sont que le résultat d’entités qui veulent se maintenir dans leur milieu opaque. Mais, alors qu’ils l’ignorent, ils font route vers la lumière qu’ils portent, car ils sont invités à cultiver leur attention, au même titre que toute forme de vie.

Les êtres de l’ombre doivent étudier le comportement de la matière et des créatures, afin de les maitriser toujours mieux. Ainsi, ils développent aussi un certain regard, une certaine puissance au sein-même de la matière. Ils agissent aussi pour l’avènement de l’unité, sans s’en rendre compte.

Je dis « ils » comme s’il s’agissait d’autres êtres, extérieurs à vous, extérieurs à nous. En réalité, « ils » sont une part de ce cosmos et vivent en chacun de nous. « Ils » sont la part de nous-même que nous avons oubliée pour un temps, dans le temps, afin que l’aventure continue.

Quand nous offrons notre lumière à ces parties amnésiques, nous oeuvrons pour l’apaisement et le souvenir des forces que nous portons, en tant qu’enfants du cosmos. Ces parties amnésiques sont l’adversaire qui nous prête sa force de résistance, afin que nous développions notre force de combustion interne, afin de devenir pareils aux étoiles, afin que nous apprenions la fusion.

Quelle exploration ! Merci Loya ! Comment maintenant faire de cette compréhension un outil concret ?

En aimant, le plus régulièrement possible, les parts d’ombre qui nous sont envoyées. L’amour est un feu et cette matière amnésique un combustible. En reconnaissant nos peurs, en les regardant avec courage et en les calcinant avec amour, nous avons le champ libre pour organiser cette matière à notre manière, avec notre volonté, notre attention et notre intention. C’est cela la créativité, c’est le don du créateur qui se répercute jusque dans notre libre arbitre individuel.

Je pourrais résumer ma compréhension comme ceci : vous n’inventerez rien de Beau sans convertir du brut. Nous ne créons rien d’autre en lumière que notre oubli qui redevient souvenir, notre peur qui s’organise en amour, notre inconscience qui retrouve le chemin de la liberté.

Tu vois, ce sont de grands mots et de grands concepts pour vous montrer, une fois de plus, la même chose simple : ce chemin de transformation des peurs. Certes, à chaque fois que nous l’évoquons, nous pouvons embrasser une vision élargie. Et c’est un bien. Cela en vaut la peine.

Ou la joie !

Ou la joie ! Votre vocabulaire est étonnant, n’est-ce pas ? L’alchimie psychique, c’est simplement ça : faire chauffer les ombres qui vous sont confiées dans le creuset de votre coeur, afin d’en utiliser l’énergie pour raffiner la beauté de ce cosmos. Ça parait difficile ou lointain ? Je te vois dubitative !

Oui. Tant de concepts nécessaires pour évoquer ceci.

Or, c’est simple. Cessez le jeu de l’ombre qui divise et tire sa force de la fission. Apprenez la fusion en vous-mêmes, tout en reconnaissant l’ombre pour ce qu’elle permet : elle vous donne une occasion d’aimer, d’exercer votre force d’amour. Sur votre planète dense, typiquement, pourquoi pensez-vous être descendus si bas ? Cela ne devrait plus être une question pour vous : pour apprendre à aimer, à aimer puissamment, si puissamment que cette matière sombre va se métamorphoser en diamant, tout en conservant sa densité. D’un côté, vous devenez des chevaliers de la lumière en apprenant son maniement ; de l’autre, ce monde devient une oeuvre d’art unique, jamais réalisée à ce niveau de la matière. Vous construisez ce monde tout en vous construisant un accès intérieur à ces forces magnifiques. Vous devez en prendre acte pour ressentir l’ampleur du chemin qui vous est proposé. Et cela ne doit pas venir dormir dans votre mental comme un nouveau concept. C’est un idéal vers lequel tendre avec enthousiasme tous les jours.

Même si tout ce que je viens de vous montrer était faux, que cela changerait-il ? Ce n’est qu’une manière parmi d’autres de l’expliquer, mais la réalité reste la réalité. Il n’y a pas d’avenir sans amour. Vous ne pouvez qu’apprendre à aimer. C’est l’heure où il n’est plus possible de tergiverser devant le seuil. Il faut passer la porte de votre coeur d’urgence. Et vous le faites ! Vous êtes de plus en plus nombreux à le faire. Et, vu d’ici, c’est un beau spectacle, croyez-moi ! Je suis aux premières loges pour y assister.

Et tu ne fais pas qu’y assister : tu joues un rôle concret !

Bien sûr ! Dans tout spectacle, un bon spectateur ne doit pas être inconscient de son rôle. Il peut toujours donner son attention la plus fine aux acteurs, afin qu’ils n’aient qu’une envie : se dépasser.

Merci Loya ! Merci.

Source : foelia.net

 

Print Friendly, PDF & Email

la-PG

La PG quotidiene est sur Telegram, VK & Facebook