Comment apprendre à sortir de toute l’étroitesse et de toute la dureté de ce monde fini pour retrouver l’espace infini de toutes nos possibilités ? Comment passer de tout ce que nous faisons sans cesse, à juste laisser être ? Et pour finir, comment simplement être ?

Voici trois questions qui, une fois répondues, permettront de comprendre pourquoi tant de difficultés il y a dans notre vie, alors qu’elle pourrait être si simple. Être est d’une simplicité enfantine, mais comme nous avons grandi dans ce monde d’ogre et de géant, nous avons fini par devenir un peu comme eux. C’est-à-dire complètement divergeant, assurément bancal et donc totalement nuisible. En effet, nous avons suivi leurs règles de conduite qui nous ont amené à changer entièrement de voie.

Nous ne suivons plus une voie dite naturelle, mais une voie contre-nature, puisqu’elle est contre nous et donc in fine elle nous pousse à devenir encore plus nuisibles. Notre fonctionnement n’est pas le siège de l’harmonie et du respect pour toute chose, bien au contraire.

Tout ce que nous faisons tous les jours, sans cesse, c’est de fonctionner à l’envers, c’est de marcher sur la tête comme de faire des choses toujours plus inutiles et plus nuisibles à notre bien-être. Nous ne nous en rendons pas compte, puisque nous avons été programmés à vivre à l’inverse de ce que nous sommes. Étant complétement ignorant de cela, nous ne pouvons prendre conscience du mal que nous nous infligeons constamment.

Finalement, nous avons été engrammé pour nous autodétruire tout en détruisant tout ce qui nous entoure. Nous sommes des bombes à retardement et nous pouvons exploser du jour au lendemain, sans crier gare. Notre autodestruction est le moteur de notre malheur tout en étant aussi récupérée par le système, car c’est à travers toute l’alimentation de notre chaos que le chaos du monde extérieur se génère.

Nous sommes les artisans de cet enfer sur terre parce que nous sommes inconscients de notre pouvoir et donc de notre puissance. Ignorant tout de nous, inconscient de ce que nous faisons comme de tout ce que nous alimentons en nous, nous sommes les jouets de tout ce qui nous dépasse.

Alors comment apprendre à sortir de toute l’étroitesse et de toute la dureté de ce monde fini pour retrouver l’espace infini de toutes nos possibilités ? Nous sommes devenus si étroits et si dur avec nous-mêmes que finalement, nous nous battons sans cesse contre nous. Nous nous confrontons constamment à nos idées, à nos croyances qui peu à peu façonnent l’expérience de notre réalité.

Quelle est cette expérience ? Que se passe-t-il en nous chaque jour ? Pourquoi suivre toujours les mêmes courants, les mêmes directions, les mêmes façons d’entrevoir notre monde ? Pourquoi tout est devenu toujours plus pareil, jours après jours ? Sommes-nous enfermés dans une boucle temporelle ? Pourquoi nous tournons toujours autour de nous sans jamais nous voir réellement ? Que voulons-nous vraiment voir ?

Faut-il continuer ce train-train sempiternel qui nous enfonce à chaque fois un peu plus chaque jour ? Et ce sillon que l’on creuse de ses mains constamment, ne provient-il pas de ce que l’on ressasse sans cesse en nous-même ? Pourquoi ne pas aller voir ce qui nous rend si étroits et si durs ? Est-ce si terrible d’aller voir ce qui se passe à l’intérieur afin de prendre conscience de toutes les boucles mentales qui nous contiennent ?

Comment passer de tout ce que nous faisons sans cesse à juste laisser être ? Tout est là finalement pour ne plus nous laisser être ! Se laisser être est finalement la clé de notre expérience d’ici-bas. Sans se laisser être, l’être peut se laisser enfermer un moment dans des courants illusoires qui l’illusionnent alors dans la perception de réalités totalement chimériques.

Simplement être dans ce monde devient alors vraiment impossible, puisque tout est fait pour nous remplir notre vide intérieur dont on a pourtant un besoin vital afin d’expérimenter réellement l’être. Finalement, c’est dans le vide que l’on vit réellement notre réalité.

Quand on n’ajoute plus rien à notre expérience, c’est dans ce vide, dans cet espace ouvert que l’on peut tout recevoir et donc de percevoir justement. S’il est rempli, tous ces courants interfèrent avec notre expérience en la colorant de choses qui n’existent pas et qui nous diffractent de notre voie naturelle.

Comme tout est fait pour remplir notre propre vide, nous sommes pleins de tout ce qui nous empêche de faire une expérience authentique de la vie. Seule la conscience de notre vide et donc de notre réelle présence peut nous aider à affronter toute cette masse qui nous remplit sans cesse. Ce trop-plein, on doit apprendre à le digérer et ne plus se laisser digérer par lui car c’est ainsi qu’il arrive à nous diriger.

On a besoin d’inverser l’expérience, mais pour cela, on doit affronter tout le plein de son être afin de l’intégrer, de le dépasser et donc de le transcender, sinon il restera sans cesse en nous pour nous perdre dans toutes ces boucles infinies. Ces boucles finalement créent la structure paradoxale de notre monde puisque tout tourne en rond, sans réelle raison que de celle pour nous perdre.

Le vide est là pour nous faire gouter à l’expérience de l’être, au-delà de nos habitudes, de nos préjugés et de toutes ces pensées qui nous déportent de nous-mêmes. Le vide est la clé, car on ne peut le vivre avec la tête, puisque c’est elle qui l’a rempli. Le vide est l’expérience même qui nous sort du champ mental pour nous amener dans des dimensions différentes.

Le vide est le chemin qui nous permet d’affronter ce monde du trop, du rempli, du « je prends toute la place ». Le vide est l’équation, tout en étant aussi sa propre résolution et qui le vit réellement, entièrement, en comprendra alors toute sa force, puisque le vide c’est TOI, là où tu es réellement.

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