Si tout le paradoxe qui nous enferme est dans notre tête, pourquoi continuer à se baser sur elle ? Si tout ce qui nous illusionne provient de nos croyances, pourquoi continuer de s’y conformer ? Si toute la problématique de notre vie est dans le flux des pensées incessantes que nous suivons sans cesse, pourquoi continuer de les suivre ? Si on arrive à comprendre que le chant mental est un piège, pourquoi continuer d’y tomber sans cesse ?

Nous avons le choix, mais ce choix doit d’abord être perçu pour pouvoir choisir en toute conscience ensuite. Tant que l’on ne voit pas ce choix, on reste pris au piège dans le paradoxe de sa vie.

Le paradoxe est dans la différence qui existe entre ce que l’on reçoit du monde et ce que l’on en interprète. Toute notre vie, on nous a peu à peu décrédibilisé tout ce que nos sens recevaient comme information extérieure comme intérieure. Ainsi, on nous a désensibilisés au réel de notre expérience. En contrepartie, l’interprétation de notre mental sur tout ce que l’on vivait prenait de plus en plus de place jusqu’à effacer totalement toutes les données de nos sens.

Nous en sommes tous là, fermés aux sens de notre vie réelle et ouverts entièrement au sens falsifié de notre chant mental. Tant que nous sommes pris au piège de ce chant d’interférence illusoire, nous ne verrons rien de notre vie puisque nous en sommes comme coupés. Fermé de l’intérieur comme aussi, fermé à l’extérieur et donc ouvert seulement à tout ce qui nous manipule.

Le choix s’ouvre quand on comprend toute cette fermeture. Tant que l’on est fermé, on reste pris au piège de la narration à outrance de notre tête, qui nous montre une réalité illusoire, mais que l’on prend comme seule référence, puisque finalement, on n’a pas d’autres choix. C’est là pourtant, tout le choix essentiel de sa vie puisqu’une fois compris, on a, à nouveau, la capacité de choisir autrement et donc de se retourner de nouveau vers l’expérience réelle de notre vie.

Ainsi nos sens peuvent redevenir le juste chemin vers la reconnaissance de ce que nous sommes tous et que nous avons oublié face à la déferlante de tout ce qui interfère encore et encore en nous. Nos sens nous montrent ainsi, sans cesse, ce qui est là, tout en nous permettant alors de comprendre tout ce qui ne l’est pas, ou du moins tout ce qui se superpose. Tout ce qui ne l’est pas, doit être perçu, car sans cette prise de conscience, c’est exactement tout ce qui nous diffractera et nous fera diverger de notre juste voie vers un monde toujours plus chimérique.

Nos sens deviennent alors, nos authentiques instructeurs afin de rendre apparente toutes limites qui nous contiennent encore et encore. Ils vont nous permettre de prendre conscience de toute la consistance de tout ce que l’on ne voyait pas avant. Ils nous feront alors apparaitre nos limites, nos murs mentaux, nous barreaux émotionnels comme toutes nos peurs issues de toutes ces constructions imaginaires. Ainsi, ils deviennent l’ultime solution pour sortir de l’illusion qui nous interfère.

Quand la prise de conscience de l’illusion de notre croyance arrive dans notre esprit, nous sommes alors prêts à faire apparaitre toute la structure qui nous enferme comme tous nos gardiens qui génèrent cette illusion. Puisqu’ils en sont les souffleurs et les metteurs en scène, nous pouvons alors, une fois que la scène illusoire apparait, aller voir l’envers du décor pour en comprendre à travers tout ce qui se passe en coulisse, et percevoir réellement toutes les intentions de ses auteurs.

C’est seulement comme cela que nous pourrons rendre réel l’irréel afin de pouvoir alors le traverser, car nous verrons enfin clairement tous les stratagèmes mis en place dans le but de nous leurrer sans cesse. En effet, on ne peut avancer sur un chemin qui n’existe pas, mais on peut apprendre à créer des chemins qui n’existent pas encore pour pouvoir, ensuite, traverser toutes les réalités illusoires qui nous y enfermaient.

Nous avons tout pouvoir, mais hélas, tout ce pouvoir était simplement utilisé contre nous ! Maintenant, tous nos sens vont nous permettre de retrouver l’apprentissage réel de notre pouvoir incommensurable. C’est grâce à cela, que nous arrivons à retourner le paradoxe à notre avantage, en l’utilisant pour notre plus grand bien.

Prendre conscience des illusions qui interfèrent et qui nous happent sans cesse afin de nous détourner de tout le présent merveilleux de notre vie est une chance sans nul pareil. Puisqu’une fois dépasser cette captation à outrance de toute notre attention, on peut à nouveau s’ouvrir à ce qui est là.

Là, dans l’accueil à tout ce qui vient de l’extérieur comme de l’intérieur, on laisse tous nos sens ouverts, et alors, éclot en nous, à nouveau, toute la réalité authentique. On réapprend à sentir le monde extérieur, comme ressentir notre monde intérieur et doucement, on laisse l’être germer au plus profond de soi pour qu’il puisse fleurir à nouveau dans notre expérience.

Ainsi, on remet doucement les choses à leurs places afin de laisser notre expérience nous éveiller à nouveau dans toute l’essence de ce que nous sommes. On réapprend que c’est seulement ce que nous ressentons qui génère notre réalité ! Pour cela nos sens vont alors nous montrer toute l’importance de ce que l’on ressent à travers ce que l’on vit pour nous permettre de comprendre : comment tout se crée et se réalise.

Le cadre de nos croyances est finalement là pour être seulement : le théâtre de ce que nous allons ressentir. Nos croyances ne sont donc pas le plus important, car c’est seulement ce que l’on ressent qui génère les mondes et les univers dans lesquels on expérimente toutes nos sensations.

C’est pour cela que si nous ne savons pas ce que nous ressentons, nous ne pourrons comprendre les évènements de nos vies. D’où l’importance capitale de réapprendre à ressentir de nouveau, car notre pouvoir suprême, est là, dans notre sensation. Notre sensibilité est d’une puissance dont on ne peut imaginer son effet réel sur nos vies et c’est pour cela que nos croyances d’ici bas sont là pour nous empêcher d’en refaire l’expérience.

Il suffit de goutter à nouveau à cette expérience indicible qui est de ressentir à nouveau réellement tout notre propre pouvoir, pour définitivement ne plus s’arrêter aux croyances, mais seulement les utiliser à nouveau pour créer tous les mondes que l’on veut sentir en soi. Là est là clé du monde à venir et dans ce monde, on ressent essentiellement sa vie au lieu de la pensée dans sa tête.

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