Noël qui fait sens: naître à la lumière

Quel rapport entre le sapin vendu dans les supermarchés et le Christ, arbre de vie ? Quel lien entre les bougies électriques qui illuminent nos cités et l’astre de lumière qui se lève sur un monde si souvent en proie à l’ombre de la mort ? Quelle relation entre les cadeaux qu’on s’échange et les présents des mages au roi de l’univers caché dans une pauvre étable ? Comment croire que le bébé au centre de nos crèches est le Fils de Dieu par qui tout a été créé ?

Noël, ce n’est pas seulement la commémoration de la naissance – historique et plus ou moins folklorico-sentimentale – de l’Enfant Jésus à Bethléem. C’est la mémoire vivante de l’incarnation de Dieu en personne. Il y a plus de 2000 ans, le Verbe divin s’est fait chair pour diviniser l’être humain. Il est venu habiter le monde de sa compassion. Pour les chrétiens, cette nativité est la clé de l’histoire de l’humanité. L’aube d’une ère nouvelle, fondée sur l’amour, qui n’en finit pas d’advenir.

Cet événement, incommensurable, est en réalité un mystère. Au-delà des lois de la nature et de la logique. Comment Dieu – immatériel et éternel – a-t-il pu prendre un corps humain et mortel ? Comment la vierge Marie a-t-elle pu enfanter la deuxième personne de la Trinité ? Comme Jésus peut-il être à la fois totalement humain et totalement divin ? à l’instar de Joseph dans l’icône de la Nativité, nous sommes stupéfaits, guettés par le doute, peut-être tentés par l’incrédulité.

Fêter Noël, c’est entrer dans ce mystère. Non pas en abolissant notre raison, mais, comme les rois mages – savants de leur temps – en nous mettant en chemin, la conscience ouverte à une autre lumière et connaissance, celle de l’Esprit. En retrouvant aussi la capacité d’émerveillement de l’enfance et la simplicité humble des bergers. Alors, la fête de la Nativité prend un autre sens. Plus profond, plus universel.

« Aujourd’hui, Dieu est venu sur la terre et l’homme est monté au ciel », proclame la liturgie orthodoxe de Noël. Tout est dans cet aujourd’hui. Le mystère n’est pas simplement à dire, il est à vivre. L’événement historique de la nativité du Christ n’acquiert sa plénitude de sens que s’il devient un avènement personnel : naissance intérieure de l’Etre divin et éveil de l’être à la Parole créatrice qui le fonde, dans un processus de pacification et d’unification croissantes. C’est donc à chaque instant, dans la grotte de notre cœur comme dans l’étable de Bethléem, que le mystère de l’Incarnation peut s’accomplir. A condition que nous disions « oui », comme Marie, au souffle de l’Esprit, que nous nous laissions emporter par sa vie dans un mouvement vers les autres et le monde.

La fête de Noël nous rappelle le mot génial de Péguy : « Tout commence en mystique et tout finit en politique. » C’est du dedans, à partir des mutations intérieures, qu’ont lieu les actions de transformation sociale les plus fécondes. C’est de l’espace le plus profond, le plus simple et le plus désarmé de l’humain que rayonne la parole qui touche les cœurs, l’amour qui libère les captifs et rétablit la justice.

Source: http://www.trilogies.org/

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Catégories : RÉFLEXION

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