Par Cheryl

J’étais assise à la fenêtre, comme une petite fille la veille de Noël, attendant l’arrivée du Père Noël dans son traîneau. Toute la journée, j’ai guetté les colibris car cela faisait deux jours que je n’en avais pas vu dans le jardin. C’est la même chose chaque année. Dès que la fête du travail est passée, mon esprit se met à penser à la fin de l’été et à la disparition des colibris pour une autre saison.

En regardant les pots de salvia et de vermillionaire orange sanguine – les plantes que les colibris ont le plus aimées – j’ai calmé mon esprit angoissé et je me suis laissée aller à la tristesse douce-amère de la fin. Le jardin d’herbes aromatiques monte lentement en graines. Les courges et les concombres ont fait leur dernière offrande. Et ce qui était autrefois une floraison sans fin de capucines commence maintenant à s’étioler et à se faner.

Mon jardin m’a beaucoup appris sur les cycles de la vie et sur l’importance de profiter pleinement de la fin d’une saison. Tout comme la fin d’un jardin, la fin de la vie nous donne l’occasion d’évaluer ce qui a fonctionné, ce qui n’a pas fonctionné, ce que nous avons aimé et ce qu’il faut peut-être laisser tomber. J’ai adoré les capucines, par exemple, et j’en planterai certainement d’autres l’année prochaine. Je n’ai pas eu besoin de la quantité de persil ou de courges d’été que j’ai plantée, alors je me souviendrai de laisser de la place pour quelque chose de nouveau.

Plus que tout, mon jardin m’a appris à faire bon ménage avec le chagrin et la tristesse. Plutôt que de repousser la douleur, j’apprends à accueillir l’humeur mélancolique qui m’envahit lorsque les fleurs tombent et que les oiseaux s’envolent vers le sud. Plutôt que de maudire l’érable de la cour avant pour avoir entamé son virage vers l’hiver un peu trop tôt à mon goût, je le bénis et le remercie d’accueillir les oiseaux et les abeilles que j’aime tant.

Et puis il y a les colibris. Alors que je pensais devoir accepter leur départ, je reçois une visite surprise. Alors que je suis assis à mon bureau, un éclair de plumes m’attire vers la porte menant au jardin et je découvre une femelle colibri en train de s’abreuver à la mangeoire. Alors que j’admire sa robe luminescente, elle s’envole et s’approche de la porte, papillonnant sous mes yeux suffisamment longtemps pour que je puisse la remercier et lui dire au revoir. Juste au cas où ce serait la fin.

Amour,

Cheryl

English version : https://cherylrichardson.com/
Traduit et partagé par la Presse Galactique

Catégories : RÉFLEXION

la-PG

La PG quotidiene est sur Telegram, VK & Facebook